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Juillet, Mois des Fiertés Handi : visibilité, résistance et célébration de la diversité

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Deux bulles de dialogue superposées. Dans la bulle violette du haut, il est écrit : « RIEN SUR NOUS ». Dans la bulle rose du bas : « SANS NOUS ! ». En dessous, l’adresse du site : lesdevalideuses.org

Chaque mois de juillet, la communauté handi célèbre le Mois des Fiertés Handi (Disability Pride Month). Né aux États-Unis, ce mois trouve son origine dans l’anniversaire de la promulgation, le 26 juillet 1990, de l’Americans with Disabilities Act (ADA), une loi états-unienne historique de lutte contre les discriminations.


En 2015, pour marquer les 25 ans de cette loi, les premières grandes marches de la fierté handi ont été organisées, et la tradition d’un mois complet de visibilité s’est ancrée.


Aujourd’hui, le Mois des Fiertés Handi est l’occasion de :

  • célébrer les personnes handicapées,

  • promouvoir l’accessibilité universelle,

  • dénoncer le validisme (le système d’oppression et de discrimination que subissent les personnes handicapées),

  • commémorer les victimes de violences et d’abus validistes.


C’est un moment essentiel pour rappeler que le handicap fait partie de la diversité humaine et qu’il ne devrait jamais être un motif de marginalisation.


Pourquoi ce mois est plus que jamais essentiel

Dans un monde où recul des droits des personnes handicapées s’accélère — coupes budgétaires, accessibilité remise en cause, stéréotypes persistants — le Mois des Fiertés Handi agit comme un puissant outil de résistance et de revendication. Il permet :

  • d’affirmer la fierté d’être handi,

  • de visibiliser les réalités des discriminations validistes,

  • d’exiger une société réellement accessible,

  • de sortir du modèle de charité et d’inspiration.


En d’autres termes, c’est un temps à la fois célébratif et militant, au service de la dignité et de la justice sociale.


Le drapeau de la fierté handi : un symbole fort

Il circule malheureusement encore trop peu : le drapeau de la fierté handi est aujourd’hui pourtant un symbole reconnu. Il a été créé en 2019 par Ann Magill, une autrice vivant avec une paralysie cérébrale. À l’origine, son design intégrait des motifs en zigzag pour symboliser la rupture et la force.


Cependant, ce motif a suscité des problèmes d’accessibilité pour les personnes malvoyantes ou photosensibles. En 2021, le drapeau a donc été redessiné avec des couleurs plus douces et des bandes droites en diagonale.


Sa signification :

  • Fond noir : deuil pour les personnes handicapées décédées des suites de violences validistes

  • Bande diagonale : franchir les murs et les barrières qui séparent les personnes handicapées de la société

  • Six couleurs : parce que le handicap traverse toutes les frontières

    • Rouge : handicaps physiques

    • Jaune : handicaps cognitifs et neuroatypies

    • Blanc : handicaps invisibles et non diagnostiqués, maladies chroniques et invalidantes

    • Bleu : handicaps psychiques

    • Vert : handicaps sensoriels


Ce drapeau est un rappel puissant que la diversité des situations de handicap mérite d’être visible et respectée.


Comment passer de la charité à l’alliance ?

Trop souvent, le handicap est perçu à travers un prisme de pitié ou de charité, qui renforce en réalité la domination validiste. La société a appris à voir la personne handicapée comme « à aider » ou « à sauver », au lieu de reconnaître ses droits et sa pleine citoyenneté.


Le validisme, c’est ce système qui dévalorise les personnes handicapées, qui les infantilise, les exclut ou les considère comme des existences “inférieures” ou “tragiques”. Il s’exprime dans l’architecture, dans le langage, dans les lois, dans la représentation médiatique, et jusque dans nos comportements du quotidien.


Être unE véritable alliéE, ce n’est pas faire acte de charité (en donnant au téléthon par exemple). C’est :

  • Écouter la parole des personnes directement concernées, sans parler à leur place

  • Reconnaître leurs compétences, leur expertise, leurs désirs

  • Comprendre que l’accessibilité est un droit fondamental, pas une option

  • Refuser les “héroïsations” condescendantes (ex. : “malgré son handicap, il a réussi…”), qui entretiennent l’idée que la norme valide est supérieure

  • Mettre en question ses propres biais et comportements validistes

  • Se former et sensibiliser son entourage


La fierté comme acte politique

Le Mois des Fiertés Handi n’est pas qu’un moment festif : c’est un acte politique puissant. Affirmer la fierté d’être une personne handicapée, c’est refuser la honte que la société validiste tente d’imposer. C’est revendiquer sa place, son droit d’exister sans avoir à se justifier, et porter haut son handicap comme une richesse.


La fierté handi, c’est dire :

  • Je n’ai pas à être réparéE

  • Je n’ai pas à me cacher

  • Je n’ai pas à demander pardon d’exister


C’est un mouvement de libération et d’empouvoirement qui traverse les frontières, rassemble les luttes, et construit une société plus juste pour tout le monde.

Alors en ce mois de juillet, et tout le reste de l’année, célébrons la fierté handi, résistons au validisme.

 
 
 

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