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Le grand oubli du programme EVARS ? La sexualité des personnes handicapées

Dernière mise à jour : il y a 7 jours

Un couple souriant s’apprête à s’embrasser en bord de mer. La femme, assise dans un fauteuil roulant, tient les mains de l’homme, accroupi devant elle. Le mot coloré « EDUCATION » est écrit en haut à gauche dans un style ludique. L’ambiance est intime et bienveillante.

L’éducation à la sexualité fait (enfin) l’objet d’un programme plus structuré avec l’EVARS 2025. Mais derrière les promesses d’une éducation plus complète, une population reste largement oubliée : les personnes en situation de handicap. Pourquoi leur sexualité est-elle encore taboue ? Et que dit vraiment ce programme sur leurs droits ?


De bonnes intentions, des angles morts évidents

Le programme EVARS vise à généraliser l’éducation affective, relationnelle et sexuelle dès l’école. Il insiste sur les émotions, le respect, et la prévention. Pourtant, une lecture attentive montre une absence quasi-totale de prise en compte des jeunes en situation de handicap dans leur pluralité (moteur, sensoriel, mental, psychique).


🔍 Exemple du programme :

"Permettre à tous les élèves de comprendre l’importance des relations bienveillantes et de l’amitié."

On parle "d’amitié", jamais de sexualité ou de désir dans le contexte du handicap. Ce glissement sémantique n’est pas neutre : il entretient l’idée que les personnes handicapées ne sont pas/plus des sujets sexuels.


Les conséquences du validisme sexuel

Le validisme sexuel est la croyance que seules les personnes valides peuvent vivre des relations sexuelles épanouies. Il se traduit par :

  • Une absence de représentations

  • Une hyperprotection ou une infantilisation

  • Une inaccessibilité des outils pédagogiques


Cela augmente le risque d’abus, mais aussi la solitude affective et la méconnaissance de ses propres droits corporels.


Repenser le consentement pour toustes

Le consentement est au cœur de toute éducation à la sexualité. Il est :

  • libre

  • éclairé

  • spécifique

  • réversible

  • enthousiaste


Mais il faut aussi :

  • Des outils visuels, faciles à comprendre

  • Des représentations de tous les corps et capacités

  • Un langage clair adapté à chaque personne

Sinon, on exclut de fait toute une partie de la population.


Vers une éducation à la sexualité réellement hybride

L’éducation à la sexualité ne doit pas simplement "mentionner" les personnes handicapées. Elle doit :

  • les inclure dans les visuels et exemples

  • proposer des formats adaptés (vidéos, pictogrammes, audiodescription, LSF, accessibilité cognitive, etc)

  • former les professionnelLEs à leur réalité

  • parler de désir, de plaisir, et de limites pour tout le monde


L’EVARS 2025 est une base, mais elle reste encore trop normée et validiste. Pour que l’éducation à la sexualité serve réellement à l’émancipation de toustes, elle doit intégrer toutes les expériences humaines – y compris celles qui sortent du modèle valide, hétéronormé et neurotypique.


C’est pourquoi je prépare une série de modules d’éducation à la sexualité hybride, pensés avec et pour les personnes handicapées.


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