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Consentement & handicap : un droit oublié, des violences invisibles

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Deux mains d’une personne noire ouvertes vers l’objectif, paumes tournées vers le haut. Le mot « Yes » est écrit sur la paume gauche, et « No » sur la paume droite. Le fond est neutre et clair, mettant en valeur le contraste et le message.

Le mot « consentement » est aujourd’hui largement présent dans le débat public. On en parle dans le cadre de la sexualité, de l’éducation, de la prévention des violences. Mais qu’en est-il lorsque l’on parle de personnes en situation de handicap ? Le sujet est rarement évoqué. Et pourtant, c’est justement dans ces contextes de vulnérabilité que le respect du consentement devrait être une priorité absolue.


Comprendre ce qu’est le consentement

Le consentement, c’est la possibilité réelle de dire oui ou non. C’est un choix libre et éclairé, qui peut être retiré à tout moment. Ce n’est pas seulement un concept juridique ou sexuel : il concerne chaque interaction, chaque décision qui touche au corps, à l’intimité, à la vie quotidienne.

Apprendre à respecter et à exprimer son consentement commence dès le plus jeune âge. UnE enfant a le droit de ne pas vouloir faire un bisou. Iel a le droit d’avoir des limites, de ne pas être touchéE, même par des adultes bienveillants. Ces apprentissages, s’ils ne sont pas transmis tôt, laissent des traces. Et ils sont encore plus cruciaux pour les enfants en situation de handicap, souvent plus exposéEs à des contextes de dépendance ou d’hyper-contrôle.


Quand le handicap rend le refus impossible

Les personnes en situation de handicap vivent fréquemment dans des environnements où la dépendance à autrui est importante, voire totale. Cette dépendance peut s’installer dans le cadre familial, dans une relation aidantE-aidéE, ou dans les institutions médico-sociales.

Or, ces contextes peuvent générer des rapports de pouvoir déséquilibrés. Lorsque l'on dépend d'une autre personne pour se nourrir, se laver, dormir ou s'habiller, etc, il devient extrêmement difficile d’oser dire non. La peur de déplaire, d’être puniE, de ne plus être aidéE, crée un climat où le consentement ne peut pas pleinement exister.


Il faut également souligner que les personnes handicapées ne sont pas toujours reconnues comme sujets à part entière. Leur parole est souvent infantilisée, ignorée, contournée, parfois même jugée « incompétente ». Ce manque de reconnaissance de leur capacité à décider est une violence silencieuse.


Institutions : des espaces de contrôle

Dans les établissements spécialisés, le consentement est rarement au centre des pratiques. On entre dans les chambres sans prévenir ou on impose qui peut ou ne peut pas y entrer. On décide des soins ou des intervernantEs sans concertation. On détermine les horaires, les repas, les activités, sans laisser le choix.


Ces gestes peuvent paraître anodins lorsqu’ils sont intégrés dans une routine institutionnelle. Mais ils traduisent en réalité une dépossession quotidienne. Ils empêchent la construction d’un pouvoir d'agir, d’autonomie, et de respect de soi.


Et paradoxalement, les institutions parlent de plus en plus d’autodétermination. Un mot devenu tendance, que l’on affiche dans les projets d’établissement, sans toujours en mesurer les implications concrètes. Comment parler d’autodétermination quand une personne ne peut pas choisir son heure de coucher, ni refuser un contact physique, ni exprimer son inconfort sans conséquences ?


Consentement sexuel : la pointe de l’iceberg

On demande souvent si une personne handicapée peut « consentir » à une relation sexuelle. Mais cette question est bien trop étroite. Avant de parler de sexualité, il faut s’interroger : A-t-elle été habituée à donner son avis ? À dire non ? À poser ses limites ?


Lorsque toute une vie s’est construite dans l’obéissance, le silence, la dépendance, il devient extrêmement difficile de reconnaître — et d’exiger — le respect de ses propres limites.


C’est pourquoi le consentement sexuel ne peut pas être abordé isolément. Il s’inscrit dans un continuum de respect du corps et de la parole, dès l’enfance, dans chaque geste du quotidien, dans chaque relation d’aide


Une exposition massive aux violences

Les chiffres sont sans appel.

  • Selon le collectif NousToutes, 80 % des femmes en situation de handicap sont victimes de violences.

  • Le Centre Hubertine Auclert indique que 90 % des femmes autistes ont subi des violences sexuelles.

  • Et une étude relayée par Handicap.fr rapporte que 33 % des femmes vivant avec un handicap psychique déclarent avoir été violées.


Ces violences ne sont pas accidentelles. Elles sont le fruit d’un système où le respect du consentement n’est ni enseigné, ni garanti. Où les victimes ne sont pas crues. Où les auteurices ne sont pas inquiétéEs.


Repenser nos pratiques, maintenant

Le respect du consentement ne se limite pas à des affiches ou à des formations ponctuelles. Il suppose une remise en question profonde de nos pratiques, de nos structures, de notre rapport à l’autorité et au soin.


Cela commence par :

  • écouter vraiment les personnes directement concernées

  • adapter les modes de communication

  • former les professionnelLEs à repérer les situations d’emprise

  • créer des environnements où la parole est possible et protégée

  • apprendre à poser la question, et à accepter les réponses


Ce que je propose pour accompagner ce changement

Pour aider les familles, les professionnel·les et les institutions à intégrer cette culture du respect, je propose :– des formations sur le consentement, l’autonomie, la prévention des violences– des ateliers pédagogiques et interactifs avec les personnes concernées– des conférences de sensibilisation, à destination du grand public ou de publics spécialisés

Mon objectif : que chacun et chacune puisse retrouver du pouvoir sur sa vie, y compris dans les contextes de handicap et de dépendance.


Respecter le consentement, ce n’est pas une option. C’est une nécessité éthique, sociale, humaine.

Et c’est un levier essentiel de prévention des violences.

Il est temps de changer de paradigme, de poser les bonnes questions, et de donner à toustes les moyens de dire :

« Oui, je veux. »
« Non, je ne veux pas. »

Pour en savoir plus sur mes interventions, ou pour mettre en place une démarche dans votre structure :

Visitez ma page web ou contactez-moi directement.

Je vous accompagne avec des outils concrets et adaptés.

 
 
 

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