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Agentivité sexuelle et handicap : Reprendre le pouvoir sur sa vie intime

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

La sexualité est souvent perçue comme une évidence, un droit implicite que l’on exerce naturellement. Pourtant, pour beaucoup de personnes en situation de handicap, elle demeure un territoire semé d’obstacles, de non-dits, de jugements. Invisibilisée, parfois niée, trop souvent infantilisée, la vie intime des personnes handicapées peine encore à exister dans l’espace public, dans les discours, dans les imaginaires.


Pourtant, aimer, désirer, être désiréE, poser ses limites, se découvrir ou choisir : tout cela fait partie intégrante de la dignité humaine. Dans cet article, je souhaite parler d’un concept fondamental : l’agentivité sexuelle, c’est-à-dire la capacité à reprendre le pouvoir sur sa vie intime, affective et sexuelle. Parce que la sexualité, lorsqu’elle est libre et choisie, est un espace de vie, de lien, d’émancipation.


Qu’est-ce que l’agentivité sexuelle ?

L’agentivité sexuelle, c’est la possibilité de se vivre comme sujet de sa propre sexualité. C’est pouvoir dire "je" dans ses désirs, dans ses limites, dans ses choix. C’est se percevoir comme acteurice à part entière de sa vie intime, sans être réduitE à un corps "soigné", "aidé" ou objectifié.


Cela signifie :

  • Avoir la liberté d'exprimer ses désirs, sans honte ni justification ;

  • Se sentir en droit d’explorer son plaisir, quel qu’il soit, de manière autonome ou partagée ;

  • Savoir dire non, poser ses propres limites, sans avoir à se justifier ;

  • Et tout autant, avoir le droit de ne pas avoir de sexualité, si cela correspond à son choix, son rythme, son identité.


L’agentivité sexuelle ne se résume pas à la sexualité elle-même. C’est un processus plus large de reconnexion à soi, à son corps, à son pouvoir d’agir. Et ce processus, pour de nombreuses personnes en situation de handicap, commence par déconstruire les injonctions, les silences, les peurs qu’on leur a transmis.


Pourquoi en parle-t-on si peu ?

Si ce sujet est encore si peu abordé, c’est que de nombreux biais et préjugés persistent. L’un des plus tenaces est sans doute le mythe de l’asexualité des personnes handicapées. Comme si le handicap annulait la dimension charnelle, relationnelle, sensuelle de l’existence. Comme si la vulnérabilité supposée rendait le désir impensable, illégitime.


À cela s’ajoute l’infantilisation systémique que subissent nombre de personnes concernées : regard des professionnelLEes, traitement dans les médias, interactions sociales… Tout semble rappeler que leur corps ne leur appartient pas tout à fait.


Il y a aussi le vide abyssal en matière d’éducation sexuelle adaptée : peu d’initiatives, peu de ressources accessibles, peu d’accompagnements. Et enfin, l’absence de représentations dans les récits amoureux, les œuvres culturelles, les médias, n’offre aucun miroir positif pour celles et ceux qui cherchent à se reconnaître.


Les réalités vécues : obstacles et luttes au quotidien

Sur le terrain, les freins sont nombreux et bien concrets. Il peut s’agir de difficultés à accéder à des lieux de rencontre (soirées, cercles sociaux, institutionnalisation…), ou de méconnaissance de son propre corps, surtout lorsque ce dernier a toujours été abordé sous un angle médicalisé.


Certaines personnes doivent aussi composer avec des traumatismes liés à des violences sexuelles ou des situations de dépendance qui rendent le consentement flou, difficile, voire inexistant.


Enfin, l’isolement affectif et sentimental peut devenir une norme imposée, un silence pesant. Ne pas être considéréE comme une personne désirable ou désirante enferme dans une solitude qui ne dit pas son nom.


L’agentivité sexuelle : un levier d’émancipation

Reprendre la main sur sa vie intime, ce n’est pas seulement parler de sexualité. C’est affirmer son droit à exister, à choisir, à sentir, à être entenduE. C’est sortir du cadre, refuser les rôles assignés, revendiquer sa liberté d’être soi-même.


Cela permet :

  • De retrouver confiance en soi, dans son corps, dans sa capacité à créer du lien ;

  • D’adopter un regard bienveillant sur soi, loin du prisme médical ou du jugement social ;

  • De vivre des relations plus justes, plus égales, fondées sur l’écoute et le consentement ;

  • De s’éloigner des normes validistes pour mieux redéfinir ce qu’est une sexualité épanouie — pour soi, et non pour les autres.


Mon rôle de paire-aidante

En tant que paire-aidante, je propose un accompagnement basé sur la similarité d’expérience. Parce que je connais ces réalités de l’intérieur. Parce que je sais ce que cela coûte, parfois, d’oser parler de ces sujets. Parce que je crois profondément que personne ne devrait avoir à faire ce chemin seulE.


Je ne suis pas une experte qui détient toutes les réponses. Je suis une présence, un miroir, une alliée. Mon rôle est d’offrir un espace où l’on peut déposer ses questions, ses doutes, ses envies, sans jugement. Un espace où l’on peut se réapproprier son pouvoir, à son rythme.


Mon accompagnement individuel

Tu ressens le besoin d’explorer ta vie intime autrement ? Mon coaching s’adresse à toute personne en situation de handicap qui souhaite avancer vers une sexualité libre, respectueuse, choisie.


Pour qui ?

Toute personne qui cherche à mieux comprendre ses désirs, ses limites, à tisser une relation plus apaisée à son corps et à ses émotions.


Ce que l’on explore ensemble :

  • Le rapport au corps : apprendre à l’habiter autrement.

  • Les désirs, les limites, le consentement.

  • Une éducation sexuelle adaptée, loin des injonctions.

  • La communication, la confiance, l’estime de soi.


L’espace que je propose est sécure, confidentiel, bienveillant. Tu n’as pas besoin de performer, tu n’as qu’à être toi.


Reprendre le pouvoir sur sa vie intime

La sexualité n’est pas un luxe, ni un privilège. C’est une liberté. Un droit à l’intimité, au lien, au plaisir — mais aussi au non-désir, à la solitude choisie, au respect de son rythme.


L’agentivité sexuelle, c’est se dire : “ma vie m’appartient”.

Et ce simple acte peut devenir une révolution intime.


Si tu ressens l’envie, la curiosité ou le besoin d’en parler, sache que tu n’es pas seulE.

Tu peux me contacter, et ensemble, nous pourrons commencer à avancer dans la direction que tu as choisi.

 
 
 

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